Je me considère avant tout comme chanceux: chanceux d’avoir pu étudier, commencé une carrière et faire ce que j’aime au quotidien.
D’étudiant à vétérinaire
Après avoir obtenu mon doctorat à l’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort (à Paris) en 2013, j’ai poursuivi ma formation avec un internat spécialisé en médecine des animaux de compagnie à l’Ecole Vétérinaire de Lyon (France). Durant ces 8 années d’études, j’ai eu l’opportunité et la chance de travailler avec des spécialistes et des vétérinaires renommés aux quatre coins de la planète, notamment en Inde, en Afrique du Sud et en Australie. Mais, parmi toutes ces destinations, c’est la Zambie qui a volé mon cœur. Durant mes études, j’ai passé la majeure partie de mes stages à, en tant que volontaire pour l’ONG locale Game Rangers International (GRI) et notamment au sein de leur orphelinat d’éléphanteaux. Assister l’équipe de soigneurs à s’occuper du plus gros mammifère terrestre pour leur offrir une chance de réintégrer le monde sauvage a été une expérience très forte et fondatrice. GRI m’offrira finalement mon premier poste en tant que jeune vétérinaire diplômé.
Une immersion dans le royaume animal
J’ai alors passé deux ans à travailler dans la brousse zambienne, découvrant un aspect unique du métier de vétérinaire autour d’une équipe passionnée et compétente. J’étais plus spécifiquement en charge d’un projet de création de clinique vétérinaire dans le parc national du Kafue. Travaillant directement avec le département national des parcs naturels (DNPW), nous offrions assistance aux vétérinaires zambiens lors de leur interventions sur les animaux braconnés par l’Homme. Il pouvait s’agir d’un lion piégé, d’un éléphant blessé ou de réintroduire un pangolin dans son milieu naturel. C’est avec beaucoup d’humilité que j’ai découvert le dévouement de ces rangers, vétérinaires; hommes et femmes, face à un combat contre le braconnage qui semble sans fin.
Un animal étonnant
Le pangolin, un petit mammifère présent en Asie et en Afrique, est de loin l’animal le plus intéressant dont j’ai eu l’occasion de m’occuper durant cette période. Rendu tristement célèbre par l’épidémie de Covid-19, le pangolin est l’animal le plus braconné du monde, représentant jusqu’à 20% du commerce illégal des espèces sauvages. Certaines études suggèrent que jusqu’à plus de 2,7 millions d’individus ont été braconnés par an ces dernières années. Le pangolin est le seul mammifère à écaille au monde et celui ci s’enroule sur lui même en cas de danger, ce qui rend son braconnage particulièrement facile. Ce n’est pas rare cependant d’arrêter des braconniers transportant ces animaux vivants et les saisies de plusieurs tonnes d’écailles font également régulièrement la une des journaux.
Dans les années qui ont suivi, j’ai réussi à trouver un équilibre parfait entre travail et voyages, tout en découvrant les merveilles de la nature. J’ai fait du bénévolat pour différentes ONG et vétérinaires au Gabon, au Sri Lanka, au Costa Rica et en Malaisie, tout en voyageant pour mon autre passion, la plongée. J’ai eu la chance de faire des rencontres incroyables avec la faune à la fois sur terre et dans l’océan avec des requins tigres aux Bahamas, des requins-baleines aux Philippines ou des orques au Canada.
Il y a quelque chose de magique dans une rencontre avec un animal sauvage. C’est un mélange d’humilité à vivre un instant d’une rare beauté et d’un sentiment d’exclusivité face à un moment unique et privilégié. Je me souviens de cette rencontre, à Bornéo, en escaladant une montagne lorsqu’un orage a éclaté. J’ai trouvé refuge sous une roche et j’ai été rejoint par un bébé orang-outan cherchant également à s’abriter. Il s’est assis à seulement deux mètres de moi et alors que nous nous regardions, attendant que la tempête passe, nous étions tous les deux surpris et curieux l’un de l’autre. L’un de mes objectifs est de pouvoir partager ces expériences avec d’autres, afin de sensibiliser à la condition de la planète et, en fin de compte, de pouvoir la protéger.
De la savane à la ville
Aussi difficile et déchirante que la pandémie ait été, ce confinement passé à Paris m’a permis de m’installer et de me concentrer sur une nouvelle carrière de vétérinaire pour animaux de compagnie. C’est une nouvelle direction pour moi, mais j’en apprécie chaque seconde. Qu’il s’agisse de rechercher des diagnostics, d’établir une relation de confiance avec les propriétaires et de travailler en équipe, c’est une expérience très enrichissante. C’est évidemment très différent d’une journée dans la brousse, mais tout aussi riche en émotions. Les animaux et les enjeux sont différents mais les défis médicaux sont beaucoup plus intéressants.
Entre les consultations sur rendez-vous et les urgences, aucune journée ne se ressemble. Chaque cas, chaque animal et chaque propriétaire sont différents. D’une première visite pour un chiot golden retriever à une chirurgie d’urgence de retrait de corps étranger intestinal, un vétérinaire est capable d’utiliser toutes les disciplines médicales en une seule journée.
La technologie joue un rôle important dans la carrière de tout professionnel de la santé, que ce soit dans la brousse africaine ou dans votre clinique vétérinaire locale. Avoir de l’équipement de pointe à portée de main m’aide au quotidien dans mon activité : examiner une radiographie, revoir des images d’échographie ou encore consulter les derniers articles de recherches disponibles. De plus, grâce à la technologie de Lenovo, je peux documenter au mieux mon parcours en partageant mon amour pour la nature et, espérons-le, inspirer les autres à protéger à leur tour les espèces les plus vulnérables de notre planète.
Pour me suivre au cours de cette année en tant que #LenovoInnovators et pour découvrir les nombreuses missions d’un vétérinaire, suivez-moi sur Instagram @dr_shawa_vet ou @vet.in.paris.